Suite à la recrudescence du Covid-19 et l’annonce par le gouvernement de nouvelles mesures sanitaires, les professionnels du yoga sont particulièrement agacés. Et pour cause : plus d’une centaine de directeurs et directrices ont dû fermer leurs salles une nouvelle fois. Elodie Garamond, fondatrice d’un club de yoga, a lancé le mouvement #SaveMyYoga en publiant une tribune, approuvée par une grande partie de la profession, pour exprimer les raisons de ce mécontentement.
Des conditions d’hygiène strictes jugées insuffisantes
Les professionnels du yoga reprochent au gouvernement d’avoir choisi de fermer des salles qui, pourtant, provoque moins de 0,1 % des cas de Covid. Ils assurent avoir respecté des mesures sanitaires de manière rigoureuse.
Le fait que les bars et restaurants n’aient pas été aussi complètement fermés provoque l’incompréhension de toute la profession, qui estime la prise de risque beaucoup plus importante dans ces lieux que dans leurs salles. Ils mettent aussi en avant la traçabilité. En cas d’infection au Covid, l’établissement est en mesure de savoir qui est venu en cours au même moment que la personne contaminée. Elle peut alors contacter directement tous les élèves à risque. De même, les professionnels estiment pouvoir compter sur l’honnêteté de leurs clients, qui auront plus de chance de recontacter leur club s’ils apprennent être infecté, qu’un restaurant ou bar dans lequel ils sont brièvement passés.
Les directeurs et directrices de ces salles espéraient aussi offrir des espaces de respiration, particulièrement aux habitants des grandes villes. Comment s’élever spirituellement, se détendre ou tout simplement respirer si tous les lieux de méditation ou de pratiques sportives sont fermées ? C’est la question que tient à poser l’ensemble du secteur, qui affirme dans sa tribune que leurs salles contribuent à la santé du corps et de l’esprit de chacun dans une période particulièrement difficile.
Un déficit financier important
Les salles avaient rouvert tardivement, en date du 22 juin. S’en était alors suivi toute une période compliquée pour que les élèves reviennent en cours et ne craignent plus une possible contamination. Des mesures sanitaires drastiques avaient été mises en place pour protéger et rassurer chaque client, ce qui entraînait des coûts souvent très lourds financièrement pour les petites salles, avec moins de cours et moins d’élèves (environ 40%). Le chiffre d’affaires, qui commençait tout juste à remonter, se retrouve en chute une fois de plus.
Les salles de sport aussi à l’index
Pour Michel Corbière, détenteur de plusieurs clubs de fitness en Île-de-France, la décision de fermer les salles imposée par le gouvernement a aussi un impact majeur sur l’ensemble du secteur des salles de sport. Il pointe aussi du doigt le budget dépensé dans les mesures sanitaires afin d’éviter justement cette seconde fermeture, notamment la mise en place de portiques pour surveiller les températures des sportifs, l’espace entre les machines, l’emploi d’agents de sécurité chargés de surveiller le port du masque.
Le directeur voit justement la pratique sportive comme un moyen de lutter contre l’épidémie, car l’exercice physique permet de diminuer les problèmes de surpoids, de tension artérielle, de diabète et cardiaques. Les facteurs d’aggravation du Covid étant souvent liés à ces problèmes.
Les professionnels espèrent pour le moment que le gouvernement engage une réflexion commune avec eux dans un souci de concertation.